Montepulciano et Montalcino : villages de rêve en Toscane

La Toscane, c’est un peu le concentré de tout ce qui fait l’Italie telle qu’on l’imagine. Mais bien loin des grandes villes que sont Florence, Pise, Sienne ou Lucques, il existe aussi quelques lieus campagnards bien connus comme Montepulciano et Montalcino, et croyez-nous, ils ont autre chose à offrir que du vin !

Au fin fond de la campagne toscane, près du Chianti, mais sans y être, on trouve deux villages, ou plutôt, deux petites villes italiennes bien connues pour leur production viticole : Montepulciano et Montalcino. Tous deux situés dans la province de Sienne, les deux bourgs se dévoilent dans un paysage magnifiquement toscan et flattent l’œil du visiteur avec leur apparence de petits villages médiévaux italiens, perchés sur leurs collines, et aux rues étroites et pentues.

Les deux localités sont à une distance de 41 minutes l’une de l’autre, et peuvent donc être visitées en quelques heures. Ce serait toutefois une erreur de passer aussi peu de temps dans ces deux endroits qui, par ailleurs, se targuent d’accueillir une tradition culturelle particulièrement riche, dont il faut faire l’expérience au moins une fois dans sa vie.

Le Bravio delle Botti et la Sagra del Tordo : deux traditions exceptionnelles

Comme Montepulciano et Montalcino sont deux cités extrêmement anciennes, leurs traditions et célébrations, qui s’égrènent au fil des mois, le sont tout autant. Les deux villages disposent en effet tous deux de leur propre festival hérité de traditions centenaires… Le visiteur désireux de les voir devra néanmoins revenir plusieurs fois dans cette région enchanteresse : une fois à la fin du mois d’août, et une fois à celle du mois d’octobre.

Depuis 600 ans, à Montepulciano, le dernier dimanche d’août, on pratique le Bravio delle Botti. Devenu au fil du temps un hommage pittoresque à la tradition viticole de la région, le Bravio est un festival du « roulé de tonneau ».

Tout comme a Sienne durant le Palio, le Bravio voit s’affronter les Contrade : les quartiers de la ville. À Montepulciano, il y a huit Contrade qui s’affrontent dans cette course tonnelière.

Cette étrange tradition a tout de même bien changé au fil du temps. Car à l’origine, tout comme le Palio, il s’agit d’une course de chevaux. C’est dans les années 70 qu’un certain Don Marcello del Ballio, prêtre de son état, a ressuscité le Bravio, interdit depuis le XVIIe siècle, pour en faire la course de tonneau actuelle qui couvre tout de même un parcours de 1800 mètres ! Mais il reste encore de nombreuses traces de la tradition médiévale originale.

La Sagra del Tordo, de Montalcino, quant à elle, a davantage gardé son apparence qui nous vient en ligne directe du moyen-âge. Vous aurez donc l’occasion de profiter des costumes, des banquets et de l’immersion dans une époque révolue de l’histoire italienne !

Comme la plupart des festivals toscans issus du moyen-âge, la Sagra del Tordo est centrée autour d’un concours. Mais celui-ci vous fera également voyager dans le temps, puisqu’il s’agit d’un tournoi d’archerie !

Mais la Sagra del Tordo, c’est aussi l’occasion de goûter à la gastronomie de Montalcino… et surtout, de visiter les caves à vin !

In vino veritas

Impossible de parler de Montepulciano et de Montalcino sans effleurer du doigt LE symbole de ces deux villes : le vin !

Avant toute chose, évitons une grosse confusion : à Montepulciano, on ne produit pas… du Montepulciano ! Non, cet homonyme vient des Abruzzes, tandis que le village toscan est le berceau du Vino Nobile di Montepulciano, le « vin noble ».

Ce vin est produit à partir d’un cépage Sangiovese (Pruno Gentile). Et il est, comme tout ce qui touche à Montepulciano, parfaitement antique, puisqu’on le mentionne dans la région depuis au moins 789.

On dit du Vino Nobile qu’il a des arômes de fruits rouges, quelque part entre la mûre et la cerise, mais aussi, et surtout, des notes de violette qui distinguent bien ce vin d’autres grands crus. Il accompagne à la perfection les viandes rouges, les volailles ou encore le gibier.

En comparaison, le Brunello di Montalcino est un vin beaucoup plus corsé, et qui se marie très bien avec des plats très « terrestres », plutôt forestiers : truffes, champignons, gibiers… On dit parfois même du Montalcino qu’il a des arômes de cuir.

Le Brunello est tout de même plus moderne que son équivalent de Montepulciano, et ce, même si le village de Montalcino n’était pas complètement exempt de production viticole bien corsée durant la renaissance.

Il est la création, sous sa forme moderne, de la famille Biondi Santi, qui l’a basée sur le cépage Brunello dont il tient son nom. C’est tout de même une variante du Sangiovese, et donc un cousin du Vino Nobile.

La gastronomie toscane

Les vins, c’est bien mais quand ils accompagnent des plats, c’est mieux. Comme toute l’Italie, la Toscane est bien entendu une terre de gastronomie. Une gastronomie qui s’appuie ici, plus que nulle part ailleurs, sur une histoire riche d’influences romaines et étrusques, magnifiées par la culture de cour de la renaissance italienne.

Pour autant, les plats les plus typiques de la région sont des plats populaires, comme la ribollita, l’iconique soupe toscane qui était à l’origine, comme beaucoup de plats du pauvre, un moyen d’accommoder les restes. Elle est un potage à base de haricot, de chou cavolo nero, et bien sûr de restes de pain. La soupe est réchauffée à plusieurs reprises, ce qui amplifie les arômes et les saveurs. C’est de là que vient son nom : ribollita veut dire « re-bouillie ».

Mais bien entendu, la Toscane n’est pas en reste quand il s’agit des pâtes ! Les plus locales sont probablement les pici, que l’on pourrait comparer à des spaghettis taille XXL !

La Toscane, c’est aussi, et peut-être surtout, une terre de viandes, parmi lesquelles une étape obligée, quoiqu’un peu particulière : les tripes ! Mais si celles-ci ne sont pas à votre goût, pas de panique ! Bœuf, porc, mais surtout Gibiers ne manquent pas dans les assiettes toscanes.

La Toscane : au cœur de l’Italie

De Sienne à Florence, en passant par San Gimignano, par les thermes de Montecatini Terme, ou par les paysages iconiques du Val d’Orcia aux alentours de Pienza, avec ses collines aux cyprès que l’on s’imagine bien traverser en Vespa, la Toscane est l’image d’Épinal de toute l’Italie. Alors depuis Montalcino ou Montepulciano, un petit tour de toute la région s’impose ! Et pourquoi ne pas prolonger la visite vers les îles italiennes ?

Balade le long des perles de l’Italie insulaire

Nulle part, peut-être, ne perçoit-on le charme de l’Italie autant que dans ses îles. De Capri jusqu’à Burano, découvrons ensemble la magie de ces endroits légendaires.

Capri : non, ce n’est pas fini

Au large des côtes napolitaines, Capri est probablement la plus connue des îles de la côte italienne, et pour de bonnes raisons. Ce petit Saint-Tropez de la Campanie, à un peu plus d’une heure de ferry de Naples, offre une vue sur de nombreux sites iconiques ainsi qu’un repos balnéaire bien mérité.

S’il y a trop de monde à votre goût, prenez un peu de hauteur pour vous rendre à Anacapri. Plus calme, cette charmante bourgade permet de véritablement ressentir l’âme de l’île sans avoir à braver les hordes de touristes qui envahissent celle-ci.

Il faut dire que des visiteurs, Capri en reçoit depuis l’Empire romain ! Vous aurez ainsi l’occasion d’y découvrir ce qui reste des villas de plusieurs empereurs qui en avaient fait leur lieu de résidence favori. Le tout premier et le plus puissant d’entre eux, le « princeps senatus » Auguste en personne, croyait avoir découvert sur le site de construction de sa demeure des os de géants (en réalité ceux d’animaux préhistoriques qui hantaient l’endroit bien avant l’arrivée des humains).

La grotte bleue de Capri, quant à elle, offre à la vue une eau dont la couleur singulière est due à un effet de lumière dû au fait que celle-ci entre dans la cavité par un trou particulièrement exigu : il faudra baisser la tête ! À l’inverse, si vous n’avez pas le vertige, pensez à prendre le télésiège du mont Solaro pour contempler le panorama de l’île depuis son point le plus élevé.

En termes culinaires non plus, Capri n’est pas en reste… Dès que l’on pose le pied à terre, on reste bouche bée à la vue des citrons géants de Sorrente, cousins du cédrat, qui servent à produire la liqueur italienne par excellence : le limoncello. Mais ce n’est pas tout : de la salade au gâteau au chocolat, nombreuses sont les recettes qui portent l’épithète de « caprese », faisant allusion à la mythique île. Et bien sûr, si près de Naples, comment ne pas tomber sous le charme de la Pizza !

Si vous en avez marre de Capri, un bateau vous emmènera volontiers sur les fameuses Ischia et Procida, au pied du Vésuve pour admirer les ruines romaines de Pompéi et d’Herculanum, ou encore sur la costiera Amalfitana et ses petites villes de rêve telles que Positano ou Ravello.

Stromboli : à l’ombre des forges de Vulcain

Stromboli fait partie des îles Éoliennes, situées au nord de la Sicile. La montagne qui lui donne son nom n’est d’ailleurs pas du tout le seul volcan de l’Archipel : son voisin, le Vulcano, ensommeillé, émet encore de temps en temps des fumerolles qui indiquent qu’il n’attend que de se réveiller !

Depuis 2019, pour des raisons bien compréhensibles de sécurité, vous ne pouvez plus monter au sommet et vous approcher du cratère. Mais cela ne vous empêchera pas de  découvrir un volcan encore en activité et sous haute surveillance. Peut-être aurez-vous l’occasion d’observer un des impressionnants épisodes éruptifs du Stromboli, par exemple lors d’une excursion en bateau qui vous permettra de prendre un peu de recul pour admirer le phénomène.

Mettez toutefois l’accent sur la prudence ; ne vous aventurez pas trop loin sans les conseils avisés d’un guide, et restez toujours dans les zones sûres pour éviter de subir la furie d’une nuée ardente et mortelle.

Résider sur les pentes d’un volcan, c’est un peu comme vivre sur le dos d’une bête endormie, mais cela n’empêche pas le séjour à Stromboli d’être avant tout calme. Même si le tourisme est bien implanté sur l’île, les ruelles du village éponyme sont surtout marquées par le silence.

Ne vous limitez toutefois pas uniquement à Stromboli : les autres îles de l’archipel, tout comme la Sicile toute proche (qui abrite d’ailleurs le « grand frère » du Stromboli, à s’avoir l’Etna), vous tendent les bras !

Votre séjour dans la région sera aussi l’occasion de découvrir de nombreuses spécialités qui feront la part belle aux produits de la mer : friture de poisson, calmar, thon ou espadon seront les rois de la fête ! Et comme la Sicile et l’Afrique du Nord ont une histoire commune, vous serez peut-être surpris d’apprendre que le couscous y fait partie de la gastronomie locale depuis des siècles !

Burano, la plus colorée des îles de la lagune vénitienne

Parmi tous les visiteurs de la cité des Doges, peu nombreux sont finalement ceux qui pensent à mettre le pied sur une île au charme pourtant unique : Burano. Si sa cousine au nom très similaire, Murano, fait l’objet d’une réputation mondiale en raison de son verre, ce qui fait tout l’intérêt de Burano, c’est la couleur !

Quel contraste, en effet, en quittant une Venise aux tons ocres et blancs souvent atténués, d’arriver sur une île où toutes les maisons resplendissent du spectre de l’arc-en-ciel !

Du jaune, du rouge, du bleu et même du vert : ce sont autant de teintes vives qui colorent les façades des ruelles et des canaux de Burano. Mais pour autant, on ne se sent pas dans un environnement criard et désagréable, car la vivacité des pigments semble être ici un état parfaitement naturel et évident. On prétend que ces couleurs auraient été choisies par les marins pour leur permettre de reconnaître les habitations dans le brouillard.

À l’instar de sa plus célèbre sœur, Burano a une spécialité locale : la dentelle. Il vous suffira de contempler les œuvres des artisans pour constater que cette tradition ancrée dans des siècles d’histoire n’a rien de vieillot…

Et si vous venez lors du carnaval, alors sachez que Burano a aussi le sien.  Nettement plus méconnu que celui de la cité, il est pourtant beaucoup plus authentique. Là où, dans la ville aux multiples canaux, on avait oublié la coutume, c’est bien ici qu’elle a pu perdurer !

Afin de vous y rendre, il vous suffira de prendre un ticket de Vaporetto. Ce véritable métro aquatique permet de se déplacer dans la Sérénissime, de visiter Burano, et de là, Murano, Lido ou encore la quasi-déserte Torcello, qui abrite la magnifique mais inconnue cathédrale Santa Maria Assunta.

Enfin, partez à la rencontre de la gastronomie de la région et découvrez un pan entier de la cuisine italienne bien loin des préjugés, puisque les pâtes y sont pour ainsi dire inexistante. À une exception près… Dans l’ancienne république, on mange plutôt des Cichetti, sortes de tapas vénitien, et bien entendu tout un tas de produits de l’Adriatique : sardines, anchois ou calmars. Si vous désirez quelque chose qu’on ne trouve nulle part ailleurs, pensez au risotto de gò, nom que l’on donne aux petits gobies pêchés directement dans la lagune.

Et ce n’est pas tout…

Nous n’avons fait qu’effleurer ici tout le patrimoine insulaire de l’Italie. Île d’Elbe, Pantelleria, Lampedusa, Maddalena, et bien d’autres sont tout aussi intéressantes. La botte est un pays que l’on peut explorer pendant des années, alors pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous abonner à notre Newsletter !

Crédit photos : Pixabay